Protégeons la santé de nos enfants !

Il n’y a pas besoin de rappeler ici les dangers liés à la consommation de tabac, particulièrement pour les jeunes qui sont en plein développement. Nombre d’études démontrent la nocivité des produits issus de l’industrie du tabac. Si chacun est libre de consommer ce type de produits, il n’est pas souhaitable d’en promouvoir la consommation auprès des jeunes.

La publicité à l’attention de cette catégorie de la population vise à élargir le marché de l’industrie du tabac. Force est de constater que cette stratégie fonctionne puisque 31% des jeunes âgés de 15 à 24 ans fument régulièrement et que 57% des fumeurs et fumeuses disent avoir commencé avant l’âge de 18 ans.


Protéger la santé des enfants

Aujourd’hui, la vente de cigarettes est interdite aux mineurs. Si une diminution de la consommation est constatée depuis la mise en place de cette interdiction, cela n’est pas suffisant. La société se doit de trouver d’autres voies pour prévenir la consommation de tabac chez les enfants et adolescents et protéger ainsi leur santé. Le tabagisme tue près de 10’000 personnes chaque année en Suisse, il n’y a pas de raison d’inciter nos enfants à faire un jour partie de cette triste statistique.

Coûts importants pour la société

Les conséquences du tabagisme engendrent de plus des dépenses très élevées pour la société. Les coûts de la santé pour traiter les pathologies liées au tabac s’élèvent à environ 3 milliards de CHF par année. Ce montant représente près de 4% des coûts de la santé en Suisse.

Promouvoir auprès des jeunes des substances addictives et nocives est un contre-sens sanitaire et économique. Protégeons la santé de nos enfants et votons OUI à l’initiative « Enfants sans tabac » le 13 février prochain.

                                                                                              Sébastien Cala

                                                                                              Député

Oui à l’aide aux médias le 13 février

Commençons directement cette tribune avec une déclaration d’intérêts : je travaille dans deux médias, qui seront concernés par le paquet d’aide sur lequel on votera en février. Toutefois, ce n’est pas par professionnalisme ou par excès de zèle envers mon employeur que je prends la plume pour défendre cette votation (j’ai bien défendu la dernière votation sur les soins infirmiers alors que je ne suis pas infirmière).

Je prends la parole pour défendre ce paquet d’aide, d’abord pour des raisons rationnelles. Ce n’est pas une nouveauté, les revenus des médias ont drastiquement baissé. Les habitudes des lecteurs ont changé, mais surtout, une grosse partie de la pub va aux géants du web. Et avec une perte de revenus, les difficultés économiques pointent le bout de leur nez. Hélas, sans argent, difficile de faire tourner un média. Et pourtant, on ne cesse de le rappeler mais ils sont essentiels, ils sont la pierre angulaire de notre démocratie. Sans eux, vous ne liriez probablement pas mes lignes et il vous serait plus difficile d’avoir accès à plusieurs avis sur les votations. Sans eux, pas de fact checking comme on dit dans notre jargon, pas de vérification des faits. Et à l’heure des fake news, il est plus important que jamais d’avoir accès à de multiples sources pour pouvoir se construire un avis et une opinion solide. On parle énormément des théories du complot, et les médias sont souvent accusés d’être complice des conspirations. Et pourtant, c’est souvent eux qui les ont révélés. Prenez l’exemple du Watergate par exemple. Sans médias, on ne saurait probablement rien de ce scandale. Il est donc nécessaire de les soutenir. Il n’y a pas que « des millionnaires zurichois » dans la presse, il y a aussi des entrepreneurs qui ont le courage de se lancer dans une aventure éditoriale, et ce faisant, élargissent la diversité des titres. Il y a aussi des jeunes qui, comme moi, rêvent de travailler dans ce milieu et qui profiteraient d’un oui le 13 février puisque les mesures prévoient aussi un soutien aux écoles de journalisme.

Il y également des raisons émotionnelles qui me poussent à défendre ces aides, il faut bien l’avouer. Travailler dans la presse est un rêve de gosse, que j’ai eu la chance de réaliser. Quand j’ai commencé à en rêver, il y avait encore l’Hebdo. Plus récemment, Micro, tout juste créé en 2019 a mis la clé sous la porte en 2020. Et ils ne sont pas les seuls. Tous ces titres avaient une mission commune : informer. Je les ai vu disparaître, mais j’ai pourtant atterri dans le monde de la presse. Après un an et demi dans ce milieu, et depuis mon premier jour, je suis professionnellement épanouie. Alors pour la petite rêveuse que j’étais, pour la femme que je suis, pour mes collègues et pour tous nos lecteurs, je voterai oui à ce paquet d’aide.

Adriane Bossy, candidate PS au Grand Conseil

OUI à l’initiative pour des soins infirmiers forts !

La crise sanitaire a révélé un problème préexistant : nous manquons de personnel soignant.
Si nous n’agissons pas, la problématique va encore s’aggraver, notamment avec le vieillissement de la population, et c’est la qualité des soins qui en sera affectée. C’est pourquoi il est essentiel de dire OUI à l’initiative pour des soins infirmiers forts !

Initiative pour des soins infirmiers forts : applaudir ne suffit plus…

Mon cœur d’infirmière saigne alors, ces quatre prochaines semaines, je vais prendre la plume et la parole pour dénoncer l’inacceptable et vous convaincre de voter OUI à cette initiative.
La situation dans les soins est catastrophique. La qualité et la sécurité des patients est en jeu. Les soignants sont surchargés, épuisés et quittent la profession. En 2030, des études démontrent qu’il manquera en Suisse 65’000 soignants…
!Cette profession qui repose sur des valeurs humanistes que nous ne sommes plus en mesure de proposer par manque de temps et de personnel a besoin de vous. La crise du Covid a mis en lumière comme jamais une profession malmenée et peu reconnue. Vous nous avez applaudi.e.s, encouragé.e.s, maintenant il est temps de prendre soin de nous pour qu’à l’avenir nous puissions encore prendre soin de vous.

Mais alors, que demande l’initiative?

• La Confédération et les cantons reconnaissent les soins infirmiers comme une composante importante des soins et les encouragent; ils veillent à ce que chacun ait accès à des soins infirmiers suffisants et de qualité.

• Ils garantissent qu’il y ait un nombre suffisant d’infirmiers diplômés pour couvrir les besoins croissants et que l’affectation des personnes exerçant dans le domaine des soins infirmiers corresponde à leur formation et à leurs compétences.

Les arguments pour l’acceptation de cette initiative sont, qu’actuellement, plus de 11’000 postes ne sont pas
repourvus. Il faut donc largement investir dans la formation.
Mais il ne sert à rien de former davantage si les conditions de travail ne s’améliorent pas. Il faut également prévenir les abandons de la profession en aménageant des horaires fiables, des structures favorables aux familles et une rémunération à la hauteur des exigences et de la charge de travail élevées.
Pour vous donner un exemple de ce qu’il se passe dans les hôpitaux, une jeune diplômée m’a dit avoir fait
50 heures supplémentaires le mois dernier, pour couvrir les absences et la surcharge de travail, soit environ
12 heures de plus sur une semaine qui en compte déjà 42… Où est votre sécurité chers futurs patients…?
Les partis opposés à cette initiative sont en train de fourbir leurs armes pour nous contrer. Mais les soins et la sécurité des patients ne devraient pas être une monnaie d’échange.
Je me réjouis déjà de vous démontrer que leurs arguments ne tiennent pas la route, alors suite au prochain numéro.

Nathalie Blondel,
Parti socialiste Vallée de Joux

Parce qu’on ne peut tolérer chez les autres, ce que l’on n’accepterait pas chez nous

La semaine dernière, les opposants à l’initiative pour des multinationales responsables ont défrayé la chronique en faisant intervenir à Berne, le Ministre du Commerce du Burkina Faso, Harouna Kaboré. Pour le moins inhabituelle, voire même inappropriée, cette intervention d’un représentant d’un gouvernement étranger dans une campagne de votation interne à la Suisse en dit long sur les capacités de lobbyisme des multinationales.

Respecter les bases de l’état de droit

Au-delà de cette « affaire », la proposition qui nous est faite par les initiants apparait comme une solution tout à fait raisonnable et cohérente. A quel titre les multinationales suisses ont-elles le droit d’échapper à la justice ? Si ces sociétés réalisent des actions répréhensibles, pourquoi ne devraient-elles pas répondre de leurs actes ? N’est-ce pas la base d’un état de droit ? Ce n’est pas parce que ces potentiels actes répréhensibles (pollutions, travail des enfants, etc.) sont commis hors de nos frontières que l’on doit fermer les yeux et empocher les bénéfices, notamment par le biais des impôts.  

Concurrence déloyale

Si cette initiative est acceptée, elle aura de plus l’avantage d’imposer un cadre identique pour toutes les multinationales dont le siège est en Suisse. Cela permettra d’éviter une distorsion de concurrence. Le système actuel encourage en effet les multinationales à travailler avec des sous-traitants, souvent peu scrupuleux des droits de l’homme et de l’environnement. Ainsi, les coûts de production sont plus bas, les profits plus importants et tout cela sans risque juridique. Fort heureusement, la grande majorité des multinationales font des efforts, sont scrupuleuses des conditions de travail de leurs partenaires et cherchent à assurer la traçabilité de leurs produits. Il y en a cependant encore qui n’ont pas cette volonté et qui profitent des failles du système pour s’enrichir sur le dos des populations locales qui voient leurs conditions de vie détériorées.

Traçabilité

En acceptant cette initiative, les citoyennes et citoyens suisses s’assureront que les chaînes de production des multinationales suisses sont respectueuses des droits de l’homme et de l’environnement. Cela permettra de plus de donner une meilleure image de notre pays et, de fait, de son économie, en Suisse comme à l’étranger.

Parce qu’on ne peut tolérer chez les autres, ce que l’on n’accepterait pas chez nous, je vous encourage à soutenir l’initiative pour des multinationales responsables. La Suisse s’inscrirait ainsi dans la lignée des dispositions déjà en vigueur en Grande-Bretagne, en France et prochainement au sein de l’Union européenne.

                                                                                              Sébastien Cala
Député

Stop au mitage : une initiative idéologique et extrémiste…

Alors que les médias s’intéressent essentiellement à la campagne électorale pour le remplacement de Pierre-Yves Maillard au Conseil d’Etat, il ne faut pas oublier les objets de votation du 10 février prochain. Parmi ces objets soumis au peuple, on retrouve une initiative lancée par les Jeunes Verts, intitulée : « Stopper le mitage – pour un développement durable du milieu bâti », et qui pourrait avoir de graves conséquences pour l’avenir de la Suisse. En effet, le texte de l’initiative précise :

« La création de nouvelles zones à bâtir n’est admise que si une autre surface non imperméabilisée d’une taille au moins équivalente et d’une valeur de rendement agricole potentielle comparable a été déclassée de la zone à bâtir » (art. 75, al. 6).

En d’autres termes, il n’est plus possible pour les collectivités publiques de créer de nouvelles zones à bâtir. Cela ne laisse aucune marge de manœuvre et met le pays sous cloche alors même que la population, notamment dans le Canton de Vaud, ne cesse de croître. Quelles solutions resterait-il en cas d’acceptation de l’initiative par le peuple ? Densifier en construisant des bâtiments toujours plus haut et limiter l’accroissement de la population. Cela signifie également une pression toujours plus importante sur les logements et donc une hausse des loyers. Alors qu’il manque des places en EMS et que le vieillissement de la population n’est plus un secret pour personne, il est impératif de pouvoir construire de nouvelles structures d’accueil. La densification est, par ailleurs, bien plus complexe à mettre en œuvre en zone périphérique qu’en ville.

S’il est évident que la protection de la biodiversité et du paysage sont des éléments importants pour l’avenir de notre société, il apparaît néanmoins que la législation actuelle suffit amplement. Entre la LAT, qui met nombres de municipalités dans l’embarras, l’initiative contre les résidences secondaires, et l’Inventaire fédéral du paysage, l’aménagement du territoire est déjà très cadré. Le retard, voire l’abandon de plusieurs projets ces derniers temps à la Vallée de Joux en atteste.

De ce fait, je vous encourage, au nom du PS Vallée de Joux, à refuser cette initiative.

Sébastien Cala,                                                                                                                    Président PSVJ

Une question de repli identitaire…

Le 25 novembre prochain, nous nous prononcerons sur l’initiative dite « pour l’autodétermination ». De nombreux articles ont déjà été écrits à ce sujet. Les risques pour la Suisse sont dorénavant connus. Approuver cette initiative reviendrait en effet à remettre en cause nombre d’accords internationaux que la Suisse a ratifiés. Les associations des droits de l’homme, la grande majorité des partis politiques et les milieux économiques s’inquiètent des potentielles conséquences d’un oui le 25 novembre alors même que les problèmes causés par l’initiative du 9 février 2014 ne sont toujours pas réglés.

Au-delà des risques et des conséquences de cette initiative, il faut se demander quels sont les objectifs visés par l’UDC, parti qui a récolté les signatures nécessaires à la mise en votation de cette initiative. Les objectifs sont assez simples mais jamais clairement annoncés. Ce sont les mêmes que ceux de Marine Le Pen en France, d’Orban en Hongrie, de Bolsonaro au Brésil, de Salvini en Italie, de Duda en Pologne, d’Erdogan en Turquie ou de Trump aux Etats-Unis, à savoir : stigmatiser l’étranger pour expliquer les difficultés nationales ou régionales, s’attaquer à tout ce qui a été construit (structures et accords internationaux) depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale afin de déstabiliser et fragiliser soit l’Etat, soit les structures paraétatiques dans l’optique de favoriser les partis nationalistes. En contribuant à l’instabilité, à l’incertitude, à l’insécurité structurelle, ces partis, et l’UDC en tête, favorisent leur propre position sur le plan électoral. En effet, ne faisant aucune proposition mis à part le retour à une forme d’ordre passé, se présentant comme les garants des valeurs conservatrices, de la sécurité, ils apportent une fausse réponse aux craintes qu’ils ont eux-mêmes générées au sein de la population.

Dire oui à cette initiative le 25 novembre, c’est inscrire la Suisse dans les mouvements de repli identitaire qui traversent l’Europe et l’ensemble du monde occidental. Ces mêmes mouvements nationalistes qui, par certains aspects, rappellent ceux du début du XXe siècle et qui ont mené à de terribles conflits. Accepter cette initiative, c’est tout simplement mettre à mal les valeurs et les forces de la Suisse moderne afin de favoriser les desseins de quelques membres éminents de l’UDC, appâtés par le pouvoir. Membres qui, faisant partie des élites économiques du pays, seront de toutes façons à l’abri des conséquences mêmes de cette initiative…

Pour le bien de tous, le PS Vallée de Joux vous encourage vivement à voter contre l’initiative « pour l’autodétérmination ».

Sébastien Cala                                                                                                                    Président PSVJ

source : l’Affranchi

Le 25 novembre prochain : Non à la nouvelle base légale sur la surveillance des assuré.e.s

Avec la nouvelle base légale (art. 43a LPGA), toutes les assurances sociales auront la possibilité d’adopter des mesures de surveillance étendues sans que celles-ci soient soumises à l’approbation d’une autorité judiciaire. À l’avenir, les bénéficiaires de prestations des caisses maladie, de l’assurance-invalidité (AI), et de la Suva pourront être observés. La loi nous concerne donc toutes et tous, elle peut concerner chacune et chacun d’entre nous !

Cette modification légale – adoptée en catimini par les Chambres –  doit être refusée pour les raisons suivantes :

Des pouvoirs disproportionnés pour les compagnies d’assurance: Elles disposent de pouvoirs plus étendus et de moyens de surveillance des assuré-e-s plus importants que la police pour surveiller les terroristes. Contrairement à la police, elles peuvent, sans autorisation judiciaire, photographier ou filmer des gens sur leur balcon, dans leur jardin, ou même – depuis la rue – à leur domicile.

Une atteinte aux droits fondamentaux : La loi permet une observation très étroite, synonyme d’immixtion dans la sphère privée. Cela se passe sans qu’un tribunal ait à approuver ces « empiétements » au préalable. La lutte contre la fraude à l’assurance est une préoccupation majeure et les cas de fraude doivent être évités. D’ailleurs, les Cantons disposent déjà de moyens de contrôles efficaces (accès au compte bancaire, au fichier AVS notamment) qui ont condamnés les fraudeurs à rembourser les montants indûment touchés.

Au surplus, on relèvera que, si l’on considère le nombre total de prestations sociales versées, la perception injustifiée de prestations ne représente qu’une infime fraction. Prenons à titre d’exemple l’assurance invalidité : en 2016, il a été démontré qu’environ 1,9% d’un total de 9,2 milliards de francs suisses de prestations AI ont été perçus de manière injustifiée – les rentes ont ensuite été adaptées en conséquence

Voter contre cette modification, c’est aussi combattre l’arbitraire des assureurs dans certaines de leur décision de refus d’octroi de prestations aux assuré.e.s. En effet et cela a d’ailleurs été relevé par la Société vaudoise médecine, la fonction des médecins-experts/conseils des assureurs est problématique et doit être revue, exemple récent l’affaire de la Clinique Corela à Genève.

Pour toutes ces raisons votez et faites voter NON à la base légale pour la surveillance des assuré.e.s.

Nicolas Rochat Fernandez, député

Le 25 novembre prochain : en cas de OUI, c’est bien notre cohésion nationale et notre place dans le monde qui seront atteintes !

Le 25 novembre prochain, un objet important sera soumis au vote populaire, l’initiative intitulée « le droit suisse au lieu de juges étrangers (initiative pour le droit à l’autodétermination)».

L’initiative dite des juges étrangers est tout simplement dangereuse pour nos droits fondamentaux – un risque inutile au minimum…

Il ne fait aucun doute que cette initiative a pour réel but de s’attaquer à la Convention européenne des droits de l’homme (« CEDH ») qui s’applique dans notre pays depuis 40 ans. LA CEDH représente une garantie pour les droits fondamentaux inscrits dans la Constitution suisse et, contrairement à ce que les initiants prétendent, tous ses articles ne sont pas impératifs (quand bien même fondamentaux…).

En effet, il ne peut pas être déroger aux droits dits impératifs seulement (notamment, l’interdiction de la torture, le droit à la vie, liberté de conscience). En d’autres termes, certains droits fondamentaux ne sont pas impératifs et, avec l’acceptation de cette initiative, ils pourraient être modifiés.

Quand bien même une dictature militaire ne va vraisemblablement pas s’imposer en Suisse en cas de oui le 25 novembre, il faut tout de même bien prendre conscience des enjeux, car une fois que le texte est voté, il est voté…

Premièrement, ce sont bien des Etats de petite taille, tels que la Suisse, qui ont le plus grand besoin de pouvoir compter sur le respect par tous des accords internationaux. Dans un monde où le droit international ne ferait plus foi, ce serait la loi du plus fort et du plus grand qui prévaudrait et cela ne se ferait pas à l’avantage de la Suisse.

Ce n’est pas par hasard que notre pays s’engage depuis toujours pour que le droit international soit fort et respecté de tous. L’initiative pour l’autodétermination est en ce sens un véritable auto-goal, puisqu’elle affaiblit un système dont la Suisse a pourtant impérativement besoin.

Deuxièmement, il suffit de jeter un rapide coup d’œil à l’histoire : le droit de vote généralisé des femmes n’a finalement été introduit dans tous les cantons suisses que grâce à la CEDH.

De nombreux jugements ont renforcé́ les droits des femmes, des enfants, des seniors, des travailleurs. Jusqu’en 1981, les mineurs pouvaient, par exemple en raison d’une situation familiale difficile, être détenus administrativement, c’est-à-dire détenus dans des établissements pénitentiaires, sans avoir jamais commis de délit. Cette pratique a pu être stoppée en 1981, grâce à la CEDH.

Celle-ci a également amené des progrès importants en ce qui concerne les droits procéduraux: le droit d’être représenté par un avocat, le droit à un juge indépendant ainsi que le droit à un procès équitable, tous trois prévus par les articles5 et 6 de la Convention, ont p.ex. fortement influencé les codes de procédure pénale cantonaux et renforcé les droits des individus. De même que c’est, la Cour européenne des droits de l’homme qui a donné raison aux travailleurs victimes de l’amiante.

Ainsi c’est bien le droit international qui a contribué à ce que que les citoyens Suisses bénéficient, par exemple, d’un accès à un avocat, lors d’un divorce ou de l’accès gratuit au Tribunal de Prud’hommes en cas de licenciement pour les travailleurs.

Troisièmement, il est absolument erroné de parler de Juges étrangers dans la mesure où la Cour européenne des droits humains est composée de juges suisses, ces derniers siégeant dans la Cour appelée à statuer pour l’examen d’une affaire suisse.

Enfin, pour répondre au texte des initiants parus dans la FAVJ de la semaine passée, le crime de pédophilie est imprescriptible et ce, depuis le 1er janvier 2013. L’article 101 alinéa 1 litt. e de notre Code pénal est clair. Partant, l’initiative de 2008 a bel et bien été appliquée dans notre droit interne…

Pour toutes ces raisons, je vous invite à voter NON à l’initiative « le droit suisse au lieu de juges étrangers » le 25 novembre prochain.

Nicolas Rochat Fernandez, député