Initiative pour des soins infirmiers forts : applaudir ne suffit plus…

Mon cœur d’infirmière saigne alors, ces quatre prochaines semaines, je vais prendre la plume et la parole pour dénoncer l’inacceptable et vous convaincre de voter OUI à cette initiative.
La situation dans les soins est catastrophique. La qualité et la sécurité des patients est en jeu. Les soignants sont surchargés, épuisés et quittent la profession. En 2030, des études démontrent qu’il manquera en Suisse 65’000 soignants…
!Cette profession qui repose sur des valeurs humanistes que nous ne sommes plus en mesure de proposer par manque de temps et de personnel a besoin de vous. La crise du Covid a mis en lumière comme jamais une profession malmenée et peu reconnue. Vous nous avez applaudi.e.s, encouragé.e.s, maintenant il est temps de prendre soin de nous pour qu’à l’avenir nous puissions encore prendre soin de vous.

Mais alors, que demande l’initiative?

• La Confédération et les cantons reconnaissent les soins infirmiers comme une composante importante des soins et les encouragent; ils veillent à ce que chacun ait accès à des soins infirmiers suffisants et de qualité.

• Ils garantissent qu’il y ait un nombre suffisant d’infirmiers diplômés pour couvrir les besoins croissants et que l’affectation des personnes exerçant dans le domaine des soins infirmiers corresponde à leur formation et à leurs compétences.

Les arguments pour l’acceptation de cette initiative sont, qu’actuellement, plus de 11’000 postes ne sont pas
repourvus. Il faut donc largement investir dans la formation.
Mais il ne sert à rien de former davantage si les conditions de travail ne s’améliorent pas. Il faut également prévenir les abandons de la profession en aménageant des horaires fiables, des structures favorables aux familles et une rémunération à la hauteur des exigences et de la charge de travail élevées.
Pour vous donner un exemple de ce qu’il se passe dans les hôpitaux, une jeune diplômée m’a dit avoir fait
50 heures supplémentaires le mois dernier, pour couvrir les absences et la surcharge de travail, soit environ
12 heures de plus sur une semaine qui en compte déjà 42… Où est votre sécurité chers futurs patients…?
Les partis opposés à cette initiative sont en train de fourbir leurs armes pour nous contrer. Mais les soins et la sécurité des patients ne devraient pas être une monnaie d’échange.
Je me réjouis déjà de vous démontrer que leurs arguments ne tiennent pas la route, alors suite au prochain numéro.

Nathalie Blondel,
Parti socialiste Vallée de Joux