Une question de repli identitaire…

Le 25 novembre prochain, nous nous prononcerons sur l’initiative dite « pour l’autodétermination ». De nombreux articles ont déjà été écrits à ce sujet. Les risques pour la Suisse sont dorénavant connus. Approuver cette initiative reviendrait en effet à remettre en cause nombre d’accords internationaux que la Suisse a ratifiés. Les associations des droits de l’homme, la grande majorité des partis politiques et les milieux économiques s’inquiètent des potentielles conséquences d’un oui le 25 novembre alors même que les problèmes causés par l’initiative du 9 février 2014 ne sont toujours pas réglés.

Au-delà des risques et des conséquences de cette initiative, il faut se demander quels sont les objectifs visés par l’UDC, parti qui a récolté les signatures nécessaires à la mise en votation de cette initiative. Les objectifs sont assez simples mais jamais clairement annoncés. Ce sont les mêmes que ceux de Marine Le Pen en France, d’Orban en Hongrie, de Bolsonaro au Brésil, de Salvini en Italie, de Duda en Pologne, d’Erdogan en Turquie ou de Trump aux Etats-Unis, à savoir : stigmatiser l’étranger pour expliquer les difficultés nationales ou régionales, s’attaquer à tout ce qui a été construit (structures et accords internationaux) depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale afin de déstabiliser et fragiliser soit l’Etat, soit les structures paraétatiques dans l’optique de favoriser les partis nationalistes. En contribuant à l’instabilité, à l’incertitude, à l’insécurité structurelle, ces partis, et l’UDC en tête, favorisent leur propre position sur le plan électoral. En effet, ne faisant aucune proposition mis à part le retour à une forme d’ordre passé, se présentant comme les garants des valeurs conservatrices, de la sécurité, ils apportent une fausse réponse aux craintes qu’ils ont eux-mêmes générées au sein de la population.

Dire oui à cette initiative le 25 novembre, c’est inscrire la Suisse dans les mouvements de repli identitaire qui traversent l’Europe et l’ensemble du monde occidental. Ces mêmes mouvements nationalistes qui, par certains aspects, rappellent ceux du début du XXe siècle et qui ont mené à de terribles conflits. Accepter cette initiative, c’est tout simplement mettre à mal les valeurs et les forces de la Suisse moderne afin de favoriser les desseins de quelques membres éminents de l’UDC, appâtés par le pouvoir. Membres qui, faisant partie des élites économiques du pays, seront de toutes façons à l’abri des conséquences mêmes de cette initiative…

Pour le bien de tous, le PS Vallée de Joux vous encourage vivement à voter contre l’initiative « pour l’autodétérmination ».

Sébastien Cala                                                                                                                    Président PSVJ

source : l’Affranchi