Ecopop ou la fin de la prospérité

Le 30 novembre prochain, le peuple se prononcera sur l’initiative d’Ecopop : « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles ». Ce texte a pour objectif, selon ses auteurs, de garantir la qualité de vie de la population suisse en limitant drastiquement l’immigration, cela afin de préserver l’environnement. La préservation de l’environnement est en effet un des enjeux majeurs de notre société. Toutefois, l’initiative d’Ecopop pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.

Les initiants ont en effet oublié une chose primordiale : la qualité de vie dans notre pays ne dépend pas uniquement de l’environnement naturel, mais également de notre économie florissante, des assurances sociales, de la qualité des soins médicaux, de l’éducation ou encore des sociétés culturelles et sportives qui animent la vie locale de nos communes. Or, si l’initiative d’Ecopop est acceptée par le peuple, ces différents éléments seront affectés directement ou indirectement. En limitant l’immigration à 0.2% de la population résidente, l’initiative engendrera en effet un important vieillissement de la population ce qui remettra en cause, de manière profonde, l’organisation générale des assurances sociales et principalement de l’AVS. En somme, soit les rentes baisseront, soit les charges sociales augmenteront mais dans tous les cas ce sont les entreprises et surtout la population qui devront passer à la caisse.

En outre, l’immigration permet à nos entreprises de prospérer car la population Suisse ne suffit pas à combler les besoins de l’économie. Limiter d’une manière aussi importante l’immigration engendrera certainement le départ de nombreuses entreprises et limitera clairement les perspectives de croissance des autres. Or sans croissance, les rentrées fiscales de l’Etat vont diminuer et, de ce fait, la qualité des services publics (santé, éducation, transports, etc.) également. De plus, si l’initiative d’Ecopop prétend améliorer les conditions environnementales, elle constituera en réalité un frein à la transition énergétique qui nécessite d’importants investissements. Enfin, il n’y aura plus de finances pour soutenir les sociétés locales qui sont si importantes pour la vie sociale des villages et des communes. En d’autres termes, l’initiative d’Ecopop mènera la Suisse à la récession et donc à une baisse de la qualité de vie de la population.

Enfin, il faut se rappeler que l’initiative de l’UDC contre « l’immigration de masse » le 9 février dernier a déjà créé de nombreux problèmes relationnels avec l’Union Européenne. Si l’initiative d’Ecopop – qui est plus radicale que celle de l’UDC – est acceptée par la population, il n’y aura plus de dialogue possible avec nos voisins européens ce qui engendrera une rupture définitive des bilatérales.

Pour toutes ces raisons, et parce que cette initiative stigmatise une nouvelle fois les migrants qui contribuent depuis toujours à la richesse culturelle et économique de la Suisse, le Parti Socialiste Vallée de Joux vous encourage à glisser un non dans l’urne le 30 novembre prochain.

Sébastien Cala

Président du PS Vallée de Joux

Initiative « Sauvez l’or de la Suisse » : une dangereuse fausse « bonne idée » !

Lancée par les milieux proches de l’UDC, l’initiative « Sauvez l’or de la Suisse » exige de la Banque nationale de stocker toute sa réserve d’or en Suisse et de détenir au moins 20% de ses actifs sous la forme d’or. De plus, elle interdirait toute vente d’or suisse dans le futur.

Indépendance menacée : Aujourd’hui, notre Banque nationale peut agir en toute indépendance et accomplir sa mission : protéger le franc suisse, préserver la stabilité des prix et assurer de bonnes conditions-cadre pour l’économie. Depuis les années 1970, l’or a perdu de son importance et d’autres instruments l’ont en partie remplacé. L’initiative sur l’or met des chaînes à notre Banque nationale. Dans les conditions actuelles, pour satisfaire les exigences de l’initiative, la Banque nationale serait contrainte d’acheter pour plus de 60 milliards de d’or. Comme cet or ne pourrait plus être revendu par la suite, comme l’exige l’initiative, il ne pourrait plus être utilisé comme instrument de politique monétaire, pour protéger le franc d’une évolution dangereuse par exemple. C’est un peu comme si l’on équipait un immeuble d’un extincteur dont l’utilisation serait ensuite interdite. C’est absurde.

Places d’emploi en danger : En 2011, le franc ne cessait de s’apprécier par rapport à l’euro. En quelques mois, les produits suisses se sont massivement renchéris à l’étranger – une catastrophe pour une industrie exportatrice florissante et le secteur du tourisme. Dans l’arc jurassien, le secteur horloger et ses ramifications sont spécialement sensibles aux conséquences d’une valorisation démesurée du franc. Ce n’est que grâce aux interventions décisives de la Banque nationale que le pire a pu être évité. Depuis septembre 2011, la Banque nationale défend avec succès un taux de change plancher de 1,20 franc pour un euro. Les entreprises peuvent ainsi travailler, planifier leurs activités et investir avec confiance. Avec les règles rigides de l’initiative sur l’or, cela ne serait plus possible.

L’or, un placement financier volatil : Les réserves d’or de la Banque nationale sont élevées en comparaison internationale. Il n’y a rien à y redire et leur vente n’est pas à l’ordre du jour. L’or est un élément important d’un dispositif anticrise judicieux. À cela s’ajoute que les réserves d’or ne sont pas toutes stockées au même endroit. Aujourd’hui, une partie de l’or se trouve en Grande-Bretagne et au Canada. C’est le seul moyen de garantir que la Suisse puisse, en cas de nécessité, vendre son or sur différentes places boursières. À long terme, le prix de l’or fluctue fortement. La Banque nationale en a d’ailleurs fait l’amère expérience l’an passé. En raison de la baisse du prix de l’or, elle a enregistré 15 milliards de francs de pertes. Obliger la BNS à tout miser sur l’or, c’est prendre un risque considérable.

Trous financiers pour les cantons : La Banque nationale suisse appartient à tous les Suisses. Sur la durée, elle a toujours dégagé des bénéfices. Un tiers de ceux-ci vont à la Confédération et deux tiers aux cantons. Ce sont donc surtout les cantons qui comptent sur cette manne. Le prix actuel de l’or est très élevé en valeur historique et il peut fluctuer fortement. De plus, l’or ne dégage pas de rendement. Le risque de pertes est donc très important, d’autant plus si la Banque nationale est contrainte de maintenir des stocks d’or qui dépassent ses besoins. En cas de perte, la Confédération et les cantons en paieront le prix. Les cantons devront compenser les sommes manquantes, soit par des hausses d’impôts, soit par des exercices d’économies.

Pour toutes ces raisons, il est important de refuser l’initiative sur l’or de la Banque nationale le 30 novembre prochain.

Josiane Aubert, ancienne conseillère nationale

Le 30 novembre prochain : OUI à l’initiative fédérale « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires (abolition des forfaits fiscaux) » !

Les forfaits fiscaux autorisent les personnes physiques qui ne sont pas des ressortissants helvétiques et qui n’exercent pas d’activité lucrative en Suisse à se faire imposer sur leurs dépenses et non sur leurs revenus ou leur fortune, selon la Loi.

Vous l’aurez compris, la présente initiative, soumise à vos suffrages le 30 novembre prochain, vise à supprimer cette pratique fiscale inéquitable.

Partant, l’initiative permet de rétablir l’équité fiscale à la fois verticale et horizontale. Verticale, car les multimillionnaires étrangers profitent d’une imposition plus basse que les nantis suisses moins riches et horizontale car, à fortune égale, cette catégorie d’étrangers est privilégiée par rapports aux Suisses.

Il ne s’agit, dès lors, pas de tomber dans la stigmatisation de personnes mais bien de mettre fin à ce système injuste comme certains cantons, à l’instar de Zürich, l’ont déjà décidés. L’uniformisation de cette pratique sur tout le territoire helvétique mettrait un terme définitif au tourisme fiscal, pratique ouvertement encouragée par certains responsable des finances cantonaux.

Enfin pour répondre à ceux qui brandissent le spectre de l’exode massif des riches contribuables vers l’étranger, les expériences vécues démontrent que, non seulement il n’y pas de fuite massive à l’étrangers et que, deuxièmement, ces départs sont compensés par l’arrivée de nouveaux contribuables.

Pour toutes ces raisons, votez et faites voter OUI à l’initiative « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires » !

Nicolas Rochat Fernandez, député

Le 28 septembre : OUI à la Caisse publique !

1. Frais de publicité payés avec nos primes

La publicité et le racolage excessif exercés par la plupart des caisses maladies ont uniquement pour dessein la chasse aux bons risques. Cette concurrence effrénée, exercées par près de huitante caisse maladie, ne profite guère aux assuré-e-s de notre pays qui voient leurs primes exploser.

Avec l’aval du Tribunal fédéral, désormais, les caisses peuvent continuer à exercer leur campagne mensongère avec l’argent de nos primes.

Une caisse publique permettra donc de réguler cette publicité sauvage et de remettre l’assuré au centre des préoccupations des assureurs.

En ce qui concerne le sponsoring des assurances pour les activités sportives et culturelles, rien dans le texte de l’initiative ne l’interdit ! Mobiliser un tel argument n’a qu’un seul but : faire peur aux citoyen-ne-s pour que rien ne change. Ces derniers jugeront.

Enfin en ce qui concerne le soutien aux activités culturelles et sportives, je me permets de rappeler que certain-e-s élu-e-s PLR et UDC n’ont pas hésité à proposer la suppression de l’aide à la culture, lors du vote sur le Budget 2014 de l’Etat de Vaud au Grand conseil vaudois en décembre 2013 !

2. Primes payées en trop : les vaudois-e-s sont les plus touché-e-s

Ces dix-huit dernières années, les vaudois-e-s ont payé CHF 918.- de primes en trop par assuré-e. Afin d’exiger un remboursement rétroactif, les élu-e-s vaudois-e-s ont du se mobiliser avec force afin d’exiger le paiement rétroactif alors que, dans l’intervalle, certaines caisses d’assurances transféraient leurs réserves, en toute impunité, vers d’autres cantons.

Ces faits démontrent que notre système d’assurance de base a bel et bien besoin d’une réforme en profondeur. Les réformes approuvées, il y a quelques jours, par l’Assemblée fédérale sont un début, mais il faut aller davantage en profondeur dans la gestion des caisses, si l’on ne veut pas que les assuré-e-s se fassent tondre davantage.

3. Les primes augmentent plus rapidement que les coûts de la santé

Depuis des années, les assureurs justifient les augmentations annuelles des primes par l’augmentation des coûts de la santé. C’est tout simplement faux !

En effet, le montant des primes LAMal augmentent beaucoup plus vite que les coûts de la santé. La caisse publique nous permettra de contrôler les coûts et de garantir une bonne qualité des soins. Grâce aux futurs programmes de soins et de prévention, ce ne sont pas moins de deux milliards de francs qui seront économisés chaque année.

Pour toutes ces raisons, votez et faites voter OUI à l’initiative sur la Caisse publique le 28 septembre prochain !

Nicolas Rochat Fernandez, député

Concurrence : dogme trompeur lorsqu’il s’agit de notre santé !

Les assurances maladie sont nées d’une nécessité de solidarité entre les malades et les bien-portants dans les milieux des travailleurs, artisans, agriculteurs et petits commerçants. Au début du XXe siècle, si une personne tombait malade pour une longue période, l’équilibre financier de la famille était très rapidement mis à mal et les soins médicaux pas assurés à tous.  C’est ainsi que les caisses d’assurances mutuelles ont vu le jour, dans l’idée que toute la communauté payait une cotisation mensuelle pour permettre à celui qui avait la malchance d’être malade de se faire soigner. Seules les classes populaires peu argentées participaient, les autres pouvant assumer le risque de la maladie par des revenus et une fortune suffisante.

Après quelques décennies, les assurances ont peu à peu perdu leur caractère mutuel pour devenir de vraies entreprises commerciales, à but lucratif.  Par malheur, lorsque la LAMAL, assurance maladie sociale obligatoire a vu le jour, nous étions en pleine période de libéralisme économique triomphant et sans limite, suite à la période Thatcher au Royaume Uni et à la chute du mur de Berlin.  Le lobby des assureurs a donc pu imposer l’introduction dans une assurance sociale, obligatoire pour tous, qui doit assurer à tous les mêmes soins de base, une concurrence aussi inutile que néfaste. Ce même lobby, qui défend les intérêts privés des assurances, se bat avec acharnement par ses représentants aux Chambres fédérales, pour éviter un contrôle efficace de la Confédération sur les primes et les réserves ; c’est encore lui qui a réussi à faire capoter la loi sur la prévention : les assureurs maladie préfèrent vendre chèrement des assurances complémentaires que de participer à une réelle prévention de la santé…

Les débats récurrents aux Chambres fédérales révèlent l’agenda caché auquel travaillent les assureurs maladie depuis longtemps, c’est d’arriver à terme à supprimer l’obligation de contracter ; cela leur permettrait de choisir les médecins avec lesquels ils travaillent, ce qui signifierait pour les patients de ne plus pouvoir choisir eux-mêmes leur médecin, mais de dépendre du choix de leur assureur….   Une telle pratique amplifierait encore le phénomène de la recherche des bons risques par certaines assurances, qui essaient de se débarrasser des malades chroniques ou lourdement atteints !  Ce serait à coup sûr la voie ouverte à une médecine à deux vitesses.

Le contraste est pour le moins frappant avec des assurances contrôlées par l’Etat, que ce soit la SUVA pour les accidents au plan fédéral ou, autre exemple, l’ECA au niveau cantonal. Dans les deux cas, dans des secteurs différents, les assurés sont globalement satisfaits, les primes restent stables, et la mission de prévention est assurée.

Une caisse publique d’assurance maladie est LA solution pour enfin redonner à la LAMAL son rôle de mutuelle au service de tous, pour que la santé ne soit pas aux mains du marché mais reste un bien accessible à chacune et chacun.

Josiane Aubert, ancienne conseillère nationale, la Vallée.

 

Initiative « TVA » : Non à cette fausse bonne idée !

Le Conseil fédéral, le Parlement et de nombreuses associations recommandent de rejeter l’initiative populaire « Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration! ». L’initiative populaire est inéquitable. Elle conduira à un renchérissement des denrées alimentaires, journaux, livres et médicaments. Elle pénalisera les familles ainsi que les personnes à revenus moyens et bas.

Manger chez soi ne doit pas coûter plus cher!

Si l’initiative est acceptée, les familles et toutes les personnes à revenus modestes qui mangent en général à la maison seraient les premières à devoir payer l’addition. La charge de la TVA de la majorité des ménages se révèlerait finalement plus lourde qu’aujourd’hui, affirme le Conseil fédéral. Du fait de l’initiative populaire, le prix des denrées, des boissons sans alcool, des livres, des journaux et des médicaments augmenterait. Il en irait de même des redevances radio et TV. C’est inacceptable!

Menace d’une hausse de 50% de la TVA!

Si l’initiative est acceptée, la TVA due par les restaurateurs diminuera, entraînant une chute des recettes fiscales. Pour la compenser, le Conseil fédéral a déjà annoncé qu’il adaptera à la hausse le taux réduit de TVA appliqué aux denrées alimentaires vendues dans les magasins ou au marché. L’augmentation prévue devra atteindre plus de 50%!

Manger à l’extérieur risque d’être toujours aussi cher!

Rien ne dit que l’acceptation de l’initiative permettra de manger à meilleur compte à l’extérieur, comme on le prétend, car les restaurateurs ne seront pas tenus de rétrocéder à leurs hôtes la réduction de la TVA de 8 à 2,5% réclamée. Le Conseil fédéral présume que l’allégement fiscal servira, du moins en partie, à améliorer leur marge, ce d’autant que maints établissements ne sont pas rentables.

Rien ne dit que l’acceptation de l’initiative permettrait de manger à meilleur compte à l’extérieur, comme on le prétend, car les restaurateurs ne seront pas tenus de rétrocéder à leurs hôtes la réduction de la TVA de 8 à 2,5% réclamée. Le Conseil fédéral présume que l’allégement fiscal servira, du moins en partie, à améliorer leur marge, ce d’autant que maints établissements ne sont pas rentables.

Cette initiative, loin de supprimer une inégalité, en introduirait d’autres plus criantes, et qui toucheraient en priorité les familles et les personnes à revenus modestes ou moyens.  Il faut donc rejeter cette fausse bonne idée et voter non le 28 septembre.

Josiane Aubert, ancienne conseillère nationale

 

OUI à l’initiative pour une caisse maladie publique !

Les caisses maladie privées dilapident aujourd’hui près de 325 millions de francs, provenant directement de nos primes, en frais de publicité et afin d’assumer les coûts engendrés par les changements de caisses. A cela s’ajoutent les salaires des directeurs et la «chasse aux bons risques». Aujourd’hui les caisses n’ont malheureusement aucun intérêt à prendre en charge de manière optimale les patients. Celles-ci deviendraient trop attractives, notamment pour les personnes atteintes de maladies chroniques.

L’énorme potentiel d’économies

A court terme, les coûts de publicité et de changements de caisses étant abandonnés, l’augmentation des primes sera freinée. De plus, deux milliards annuels pourront être économisés à moyen et long terme, au travers de programmes coordonnés de soins et de prévention. Cela représente 10 % de l’ensemble des coûts actuels !

Mettre fin à la pseudo-concurrence qui se pratique sur le dos des assuré-e-s

Plus de 60 caisses maladie privées ont mis en place une pseudo-concurrence aussi bureaucratique qu’onéreuse. Les nombreux appels téléphoniques ou la paperasse pour changer de caisses ne sont que deux problèmes parmi tant d’autres. Dans le but de maximiser leurs profits, les caisses cherchent à refuser les « cas chers ». Pour les personnes malades ou âgées, la situation devient un véritable parcours du combattant.

Eviter le gaspillage avec l’argent des primes

Chaque année, les caisses maladie privées dilapident environ 225 millions de francs en publicité, afin d’attirer les jeunes assuré-e-s en bonne santé. A cela s’ajoutent 100 millions de francs annuels dus aux changements de caisse. L’argent de nos primes finance également des campagnes de votations et sert au lobbying politique. Ce marketing ne profite en rien aux personnes assurées et continue à faire exploser les primes.

Faire des économies en renforçant la qualité des soins

Ces dernières années, les primes ont augmenté beaucoup plus vite que les coûts de la santé. La caisse publique nous permettra de contrôler les coûts et de garantir une bonne qualité des soins. L’AVS et la SUVA démontrent que les caisses publiques fonctionnent très bien, tout en plaçant les personnes assurées au cœur de leurs préoccupations. Grâce aux futurs programmes de soins et de prévention, ce ne sont pas moins de deux milliards de francs qui seront économisés chaque année.

POUR TOUTES CES RAISONS VOTEZ ET FAITES VOTER OUI A l’INITIATIVE POUR UNE CAISSE MALADIE PUBLIQUE LE 28 SEPTEMBRE PROCHAIN !

Nicolas Rochat Fernandez, député

18 mai : Gripen, ou comment le Parlement force la main du Conseil fédéral.

Il faut aux avions militaires moins d’un quart d’heure pour traverser la Suisse.  C’est dire que vouloir parler de sécurité en toute souveraineté, sans collaboration avec les voisins directs est une utopie de nationalistes qui refusent de voir la réalité du 21e siècle en face.

Le gouvernement a très judicieusement présenté un plan pour les dépenses militaires, et partant pour les achats d’avions en remplacement des Tiger sur le long terme, en spécifiant que les FA-18 étaient suffisants et rempliraient leur rôle de protection de l’air jusqu’en 2030.  Les dépenses annuelles de l’armée étaient alors estimées par le Conseil fédéral à 4,7 milliards par année pour les prochains budgets.  C’était sans compter avec les milieux proches de l’armée et de son industrie…   Ils se sont rapidement mobilisés pour influencer les parlementaires et augmenter le budget militaire en trouvant l’astuce de la création d’un fond pour l’achat des Gripen.  La majorité des Chambres a donc, contre l’avis du Conseil fédéral, voulu sauver le joujou de la hiérarchie de l’armée et des pilotes militaires. Même si au final le joujou en question n’est pas celui qu’ils auraient souhaité au départ, tous se sont rangés derrière ce « second » choix.

Les arguments des achats compensatoires faits à l’économie suisse rendent aussi les fous joyeux, comme lors des deux derniers achats d’avions militaires.  On occulte juste, dans ces milieux, que la réalité a été à chaque fois bien en-deçà des promesses, avec un taux de 40% de commandes réalisées au final…

L’achat de nouveaux avions de combat va coûter des milliards aux contribuables helvétiques : plus de trois milliards pour la seule acquisition des appareils auxquels il faut – évidemment – rajouter les coûts de maintenance, d’entretien et d’exploitation. Des millions supplémentaires seront nécessaires pour la rénovation des installations et l’achat de nouvelles armes et technologies. Au total, sur la durée de l’exploitation de ces 22 avions, la facture se situera aux alentours de 10 milliards de francs. De l’argent qui serait certainement mieux investi dans la formation, les transports publics ou dans l’AVS. C’est que l’addition des différents programmes d’économies et autres hausses d’impôts risque de correspondre plus ou moins au montant nécessaire à l’armée pour acquérir ces nouveaux avions.

A ce jour, le Gripen E n’est qu’une hypothèse. Des douzaines de ses composants doivent encore être développés. La Suisse doit cependant avancer 40% du prix d’achat sans garantie que ces nouveaux appareils ne voient le jour. Malgré les renégociations et les heures d’audition devant la Commission de politique de sécurité, on ne sait toujours pas ce qui pourrait se passer si les 22 avions de combats de type Gripen E n’étaient pas livrés dans les délais promis. Ce risque, ce sont les contribuables suisses qui le supportent. Par ailleurs, l’évaluation du DDPS a conclu que le Gripen était moins performant que les F/A-18 dont dispose aujourd’hui l’armée suisse – et ce même si les améliorations promises y sont apportées.

Même sans nouveaux avions de combat, l’armée de l’air helvétique est très bien équipée

Notre espace aérien est efficacement protégé : en comparaison internationale, l’armée de l’air helvétique est très bien équipée, même en prenant en compte la mise à la retraite de 54 Tiger F-5. Les 32 F/A-18 qu’elle possède suffisent ainsi amplement à remplir ses tâches de police aérienne, au moins jusqu’en 2030, d’autant plus que nous sommes entourés de pays amis. De plus, cette flotte de F/A-18 vient d’être modernisée pour un montant de plus de 400 millions de francs. Selon le dernier rapport sur l’armée, notre espace aérien est efficacement protégé, même sans 22 Gripen qui représentent donc un investissement totalement superflu.

J’ai participé à la commission des finances du Conseil national durant deux ans : aucune dépense prévue sur plusieurs années n’est taboue au moment de l’étude du budget.  Si la création du Fonds pour l’achat des Gripen devait être refusée par le peuple, il est faux de prétendre que cet argent serait automatiquement alloué à l’armée.  Ceci d’autant plus que le Parlement attend toujours du Ministre de la défense un rapport plus global pour assurer l’ensemble de la sécurité de la Suisse.  Et cette sécurité nationale doit prendre en compte d’autres éléments autrement plus problématiques, tels la cyber-sécurité, le risque terroriste sur les infrastructures, l’approvisionnement énergétique, les risques liés aux changements climatiques, et j’en passe.

A ce jour, le DDPS n’a tout simplement pas pu fournir de réponses claires à ces multiples questions fondamentales, ni aux questions des citoyen-ne-s : dix milliards, n’est-ce pas trop cher juste pour des avions ? Ces impôts ne pourraient-ils pas être investis de façon plus judicieuse ? L’entreprise Saab livrera-t-elle l’avion attendu, qui n’existe actuellement que sous forme de prototype ?

Quiconque aurait des doutes concernant les réponses à ces questions ouvertes peut simplement régler le problème en glissant un NON dans l’urne le 18 mai. Ce NON n’est pas dirigé contre l’armée, mais contre une dépense qui n’est pas adéquate pour assurer la sécurité du pays.

Josiane Aubert, conseillère nationale

Votations du 18 mai 2014 – Acheter des avions de combat… et après quoi encore… ?

  • La Suisse n’a pas besoin de nouveaux avions de combat pour de simples tâches de police du ciel. D’ailleurs aujourd’hui, en dehors des heures de bureau, nous les confions sans problèmes aux seuls radars de Swisscontrol. Les 32 FA-18 de notre aviation suffisent amplement. L’Autriche par exemple, bien que deux fois plus étendue, se protège avec 15 avions de combat moins performants que les nôtres!
  • En 2010, même le Conseil fédéral ne recommandait pas, pour la présente législature, l’achat de nouveaux avions de combat. La situation n’a pas changé: le rapport 2013 du Service de renseignement de la Confédération SRC confirme que les risques de guerre classique en Europe restent faibles et qu’on peut s’attendre à une période de préalerte d’environ 10 ans en cas de nouvelle menace.
  • La Suisse ne devrait pas engager tous ces milliards au détriment des urgences en matière de logement, d’énergie, de formation, d’innovation, de transports, mais aussi au détriment de mesures qui s’imposent pour réduire les risques militaires: protection contre les cyberrisques, lutte contre le terrorisme et protection des installations sensibles, aide au développement et politique de la paix…
  • Le modèle de Gripen choisi n’est en service dans aucune armée du monde et la Suisse devrait verser un milliard de francs pour sa mise au point avant même de recevoir le premier avion. Rien ne garantit que les coûts ne vont pas exploser!

La sécurité doit rester au cœur des préoccupations de nos autorités. A tout le moins, nous ne devons pas mettre de l’argent supplémentaire inutile pour légitimer une vision politique totalement dépassée de notre défense militaire.

Pour ces raisons votez et faites voter NON le 18 mai au fonds d’acquisition de l’avion de combat Gripen.

Nicolas Rochat Fernandez,
député