Oui à l’abrogation du service militaire!

Cette initiative qui vise la suppression du service militaire obligatoire a été bien accueillie par la population lors de la phase de récolte de signatures. Si ce soutien se concrétise par un OUI dans les urnes le 22 septembre prochain, la Confédération ne se retrouvera pas sans armée. Au contraire, une armée de milice ainsi que le service civil subsisteront sur la base du volontariat.

Une armée qui coûte cher

En 2011, les dépenses de l’armée se sont élevées à près de 3,9 milliards et elles vont encore augmenter. Le président de la société suisse des officiers, Denis Froideveaux, a encore récemment expliqué dans les journaux, que l’armée avait besoin d’un budget d’au moins 5 milliards. Avec de telles sommes, l’armée suisse forme chaque année à peu près autant de militaires que la France et l’Allemagne pour une population de 8 à 10 fois inférieure et un territoire largement plus restreint. En plus du coût pour la Confédération, l’obligation de servir pèse sur l’économie et particulièrement sur les PME qui voient chaque année leurs collaborateurs déserter leur poste de travail pour servir sous le drapeau.

Un service discriminatoire

Avec le service obligatoire, les hommes sont défavorisés durant leur formation, sur le marché de l’emploi, mais également sur le plan familial. Les hommes devant réaliser leur école de recrue ou qui doivent encore effectuer des cours de répétition sont en effet désavantagés face aux travailleurs/travailleuses qui ont terminé leur service militaire ou qui n’ont pas besoin de le faire. Ceci péjore plus particulièrement la situation des jeunes qui ont déjà peu d’expérience à faire valoir sur le marché du travail. En effet, de nombreux étudiants doivent prendre du retard dans leur formation, souvent déjà très longue, pour effectuer leur service militaire ce qui repousse leur entrée dans la vie active.

De plus, le département de la défense refuse chaque année des milliers de jeunes hommes ne pouvant, pour des raisons médicales, effectuer leur service obligatoire. Ces derniers sont ainsi injustement obligés de payer des centaines de francs par année.

Une armée de milice volontaire

En conservant une armée de milice volontaire, le texte de l’initiative est en accord avec l’article 58 de la constitution qui stipule que l’armée est organisée selon le principe de milice et perpétue ainsi les traditions de notre pays. En Europe, de nombreux États ont déjà choisi ce système de défense. Parmi ceux-ci on retrouve de grandes puissances telles que la Grande-Bretagne ou la France mais également des pays aux caractéristiques démographiques plus proches de la Suisse tels que la Belgique, les Pays-Bas ou encore la Slovénie. Ce système de milice volontaire est mieux adapté à la situation actuelle de la Suisse et permettra ainsi d’avoir une armée de meilleure qualité, motivée et capable de répondre aux menaces contemporaines de notre société.

En obligeant l’ensemble de la population masculine suisse à servir, la Confédération restreint la liberté individuelle des citoyens alors que la Suisse ne fait face à aucune menace grave. De plus, cela amène l’armée suisse à former des effectifs largement supérieurs aux besoins réels de la société. Ainsi, notre pays se retrouve avec une armée sur-dimensionnée, très coûteuse, pénalisante pour les jeunes hommes et pour l’économie civile.

Pour toutes ces raisons et parce que le principe de l’armée de milice est maintenu, le PS et le PSVJ vous encourage à accepter l’initiative « Oui à l’abrogation du service militaire obligatoire », le 22 septembre prochain.

Au nom du PSVJ,

Sébastien Cala