Réforme et financement de l’AVS

Le 25 septembre, le peuple suisse sera appelé une nouvelle fois à se prononcer sur une modification de la loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants, projet dit AVS 21 et de son financement par le relèvement de 0,4% de la TVA.

AVS 21 est composée de deux volets, l’un pour le financement avec l’augmentation du taux de la TVA à 8,1 % au lieu de 7,7 % actuellement, l’autre pour adapter les prestations de l’AVS, en particulier en augmentant l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Les deux objets sont liés et doivent être tous deux acceptés pour que la réforme entre en vigueur.

Depuis plus de vingt ans, la question du financement de l’AVS est en discussion en raison de l’augmentation de la durée de vie et de l’arrivée prochaine de la génération des baby-boomers à l’âge de la retraite. Mais les pronostics de « faillite » du fonds AVS se sont, à ce jour, toujours révélées fausses! Pourquoi?

L’AVS est un prélèvement obligatoire sur tous les salaires (bonus compris) de toute la population en âge de travailler, soit dès l’année qui suit les 17 ans à 64 ou 65 ans. Depuis sa création en 1948, la productivité du travail et les salaires ont fortement augmenté. A cela s’ajoute la croissance démographique et l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail. Ainsi, la croissance de la masse salariale a toujours permis de servir les rentes nécessaires, malgré l’augmentation du nombre de bénéficiaires et leur durée moyenne de vie. Même après les deux années de pandémie, le fonds de réserve a augmenté et se monte à près de 50 milliards à fin 2021 après versement des rentes dues.

Si l’égalité des salaires des femmes était réelle – les femmes gagnent toujours près de 20% de moins à compétence égale que les hommes – et surtout si les professions majoritairement exercées par les femmes, telles les soins, la vente, la restauration, le nettoyage ainsi que les tâches ménagères et éducatives, étaient correctement rémunérées, il n’y aurait plus de problème immédiat de financement. Cela se répercute directement sur les rentes des retraitées qui n’ont, pour un tiers d’entre elles (le double que chez les hommes), que l’AVS pour vivre. C’est pourquoi, l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes ne sera acceptée que lorsque l’égalité sera effective!

Rappelons aussi que l’AVS, premier pilier de nos retraites, est une contribution paritaire – employés et employeurs y contribuent à part égale – qui s’élève à 8,7%. La contribution moyenne versée pour le 2e pilier, également paritaire, est variable selon l’âge de l’employé-e et se monte en moyenne à 14%. Il suffirait d’augmenter de 0.18% la coti- sation AVS pour atteindre le même résultat financier que l’augmentation de 0.4% de la TVA. Pourquoi l’augmenta- tion de la contribution est si difficile à obtenir sur le plan politique et économique? La réponse est simple: le lobby des assurances et des banques profite bien plus du 2e pilier qu’avec l’AVS qui est une caisse unique avec de très faibles coûts de gestion en comparaison de ceux des assurances et institutions de prévoyance.

Le Parti socialiste de Grand- son et environs recommande le NON à ce projet qui ne doit pas se faire sur le dos des femmes, déjà largement pénalisées dans leur pouvoir d’achat à l’âge de leur retraite.

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